Chez les Zafimaniry, un peuple à la poursuite de la forêt disparue, habitant une bande de terres sur le haut plateau de Madagascar, dont le savoir-faire manuel (construction de case ni vis ni clou, sculpture de bois noble) est patrimoine immatériel de l’humanité, l’enfance est riche en définition et en description.

 
L’enfance commence au moment où le nom est attribué officiellement, à partir du 7ème au 10ème jours après la naissance.
L’enfance, c’est aller à l’école dans des conditions incertaines : longue marche, cours à mi-temps…
L’enfance, c’est aussi ne pas aller à l’école car l’école n’existe pas, ou le seul instituteur n’est pas présent pour une durée non déterminée.
L’enfance, c’est garder son petit frère pendant que les autres sont à l’école et que les grandes personnes travaillent dans les champs.
L’enfance, c’est aussi rester dans le dos de maman (ou grand-maman) et la suivre dans tout ce qu’elle fait.
L’enfance, c’est sourire, rire, rigoler, pleurer pour un rien, s’ébattre toute la journée dans les prés et prairies, tout simplement la joie de vivre sans se soucier des problèmes des adultes.
L’enfance, c’est puiser la connaissance dans la nature et s’adapter aux conditions difficiles quotidiennes.

L’enfance, c’est apporter sa contribution dans les tâches journalières de la famille : corvée du bois, corvée de l’eau, travaux dans les champs ;
L’enfance, c’est porter des charges sur le dos ou sur la tête, afin de gagner un peu d’argent pour la famille.
L’enfance, c’est se voir confier des responsabilités à leur juste valeur pour favoriser l’autonomie.
L’enfance, c’est jouir des soins et attentions maternels et paternels.
L’enfance, cette période où l’ambiance joyeuse est permanente dans la maison et dans le village.
L’enfance, c’est des regards expressifs.
L’enfance, c’est la période où chacun forge sa personnalité.

Au fond, l’enfance est la phase de la vie la plus regrettée de tout un chacun. Elle est innocence, espoir, joie, sourire et amour, résilience. Et elle est main d’œuvre familiale aussi.